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Sport féminin

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Le sport féminin n’a pas besoin d’être sauvé. Il a besoin d’être reconnu.

Et si le vrai progrès, c’était de ne plus avoir à parler de “sport féminin” ?

Aujourd’hui, dans le langage comme dans les faits, le sport reste traversé par une dissymétrie. D’un côté, le sport. De l’autre, “le sport féminin” — comme un sous-chapitre. Comme une version parallèle. Comme s’il fallait toujours préciser, justifier, distinguer.

Et pourtant, les signes sont là. Clairs, visibles, irréversibles. Quelque chose a déjà basculé.

Sport féminin

Ce qui change (enfin)

On ne parle plus seulement de “participation croissante” ou de “visibilité accrue”. On parle de remplissage de stades, de droits TV qui s’alignent, de partenariats stratégiques autour d’athlètes qui ne sont plus seulement des symboles — mais des figures économiques, politiques, culturelles.

On ne fait plus de place. On occupe la place.

Mais attention. Ce changement n’est pas linéaire. Il n’est pas garanti. Et il ne peut se résumer à des chiffres. Il demande une réinvention en profondeur de nos manières de regarder, de commenter, de représenter les sportives.

Ce qui reste à déconstruire

Le risque est là : vouloir “marketiser” le sport féminin comme un nouveau produit, sans en écouter le langage. Sans en comprendre les dynamiques. Sans prendre le temps de reconnaître ce que ces trajectoires racontent d’autre.

Parce que oui, le sport féminin propose autre chose. Pas mieux. Pas moins bien. Mais autrement : un rapport souvent plus collectif à la performance, une exposition différente à la pression médiatique, un rapport plus complexe aux corps, à la maternité, à la carrière.

Et si on écoutait vraiment ce que ces vécus ont à dire au sport tout entier, et pas seulement à leur propre niche ?

Une question de modèle, pas de format

L’avenir du sport féminin ne se résume pas à “plus de retransmissions” ou “plus de salaires”. Il passe par la construction de modèles pérennes. Par des stratégies sur mesure, pensées avec les sportives, non plaquées sur elles.

Cela veut dire : des accompagnements adaptés. Des calendriers pensés pour la carrière longue. Des récits qui ne sexualisent pas les corps ni ne sacralisent la souffrance. Des projets qui ne se contentent pas de “mettre en avant”, mais qui permettent de faire émerger.

Ce que cela implique pour nous

Nous ne pensons pas en “cibles”. Nous pensons en trajectoires. Nous ne mettons pas en lumière des profils féminins pour “équilibrer” une communication. Nous les accompagnons parce qu’ils ont des choses à dire, à porter, à transformer.

Et nous savons que cela demande de la rigueur, de l’écoute, et parfois, de savoir s’effacer. Pour ne pas voler leur récit. Pour ne pas enfermer leur image.

Nous croyons que l’avenir du sport féminin ne passe pas par une conquête spectaculaire. Il passe par une reconnaissance fine, stable, consciente. Et par une volonté collective de faire du temps long un allié, non un frein.

Ce que l’avenir exige

Il exige que l’on cesse de penser le sport féminin comme “en retard”. Qu’on arrête de vouloir en faire une copie du sport masculin. Et qu’on accepte enfin que ce qu’il propose n’est pas une variante, mais une proposition à part entière.

Pas une exception.
Pas une compensation.

Une évidence.